28.10.07

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"On ne fait pas plus de préhistoire en ramassant des haches polies qu'on ne fait de botanique en cueillant des salades dans son jardin"
André Leroi-Gourhan
entretien avec Jean-Louis Brunaux, archéologue et chercheur au CNRS, et Christian Goudineau, professeur au Collège de France.
- Philippe JOCKEY, l'archéologie, 400 p, Collection sujet, Belin, Paris, 2005
L'archéologie est ici présentée dans une perspective historique qui permet à l'auteur de mener une étude précise sur l'évolution de cette science. Des "antiquaires" de la Renaissance jusqu'aux plus récentes techniques informatiques, le chemin est jalonné de découvertes spectaculaires, comme de recherches obscures, de miracles et de saccages.
De siècle en siècle, l'aire de l'archéologie n'a cessé de s'étendre dans le temps et dans l'espace, les techniques de datation et d'identification des cultures n'ont cessé d'évoluer. On verra enfin comment l'archéologie, entre fascination ancestrale et rigueur scientifique, fait ressurgir les enjeux politiques et économiques des sociétés modernes.
Au fil des chapitres, de nombreux documents graphiques viennent à l'appui du texte. En fin d'ouvrage, le lecteur trouvera un glossaire et une abondante bibliographie raisonnée, suivie d'une "webographie" des principaux sites consacrés à l'archéologie. 24€

- Dominique GARCIA, La Celtique méditerranéenne, 208 p, éditions errance, Paris, 2004
Il existe une Celtique méditerranéenne. C'est un espace actif dans l'essor des peuples préromains d'Europe occidentale (Celtes, Ibères, Ligures, ...) situé à l'interfaces des sociétés classiques et des communautés protohistoriques. Du Languedoc-Roussillon aux Alpes et à la Provence (avec des incursions vers le Nord de l'Italie et la Catalogne espagnole), dans ces régions précocement fréquentées par les étrusques, les grecs et les romains c'est une autre image du Celte qui se fait jour grâce aux résultats de l'archéologie. Développement des villes et villages, structuration des espaces économiques et politiques, témoignage des pratiques cultuelles et de l'organisation de la société trouvent ici un éclairage nouveau. 27€

- Fabienne GATEAU, Carte Archéologique de la Gaule-l'Etang de Berre, 380 p, Ministère de la culture, éditions de la Fondation Maisons des Sciences de l'Homme, Librairie Archéologique, Montagnac, 1996. 30€
- Xavier DELESTRE, Patrick PERIN, Michel KAZANSKI, sous la direction de, La Méditerranée et le monde mérovingien : témoins archéologiques, 326 p, supplément 3 du Bulletin Archéologique de Provence, Association Provence Archéologie, Aix-en-Provence, 2005, 25€
L'ouvrage est structuré en trois parties:
o - La Provence au haut Moyen Âge : archéologie du haut Moyen Âge, les villes, l'occupation, la christianisation, le mobilier, les autels paléochrétiens et mérovingiens, la céramique, l'origine du verre
o - Présentation des sites et des découvertes récentes : Arles, Jouques, Roquebrune-sur-Argens, Berre-L'Etang, Olbia à Hyères, Nîmes, Montferrand (Aude), Azille, Toulouse et Albi, Rodez et l'archéologie du changement culturel en Septimanie du Vème au VIIIème S.
o - La Gaule mérovingienne et l'espace méditerranéen : études sur les influences coptes, maure, vandale, byzantine, ibérique, ...

- Catalogue d'exposition, Voyage en Massalie, 100 ans d'archéologie en Gaule du Sud
, 256 p, Musée de Marseille, Edisud, 1990, 45€?
Cet ouvrage propose un bilan de la recherche dans le domaine archéologique régional. Si les auteurs qui se sont succédé du IVème siècle avant J.-C. jusqu'au Ier siècle après J.-C. ont tous écrit sur l'histoire et la vie quotienne à Massalia, nouvelle cité phocéenne, rares sont, à l'opposé, les mentions sur l'arrière-pays marseillais. Un arrière-pays qui ne semble pas devoir sa raison d'être à la métropole phocéenne. Il y a Marseille, la cité Phocéenne et une couronne de peuplades indigènes. Il y a à Marseille ville ouverte sur la mer, fondatrice de Nice, d'Agde et d'Emporion, mais une ville fermée à son environnement terrestre.
Marseille apparait comme une cité garante de l'ordre, celle de la polis ou de la civitas. Un modèle de gouvernement qu'Aristote intégra dans sa Politique. Cette tradition persiste même chez Tite-Live et Lucain alors que Marseille a cédé sous les légions de César. L'arrière pays n'existe que dans ses rapports de conflits avec la ville. Polybe, Histoires, XXXIII, 8-10, relate la mission diplômatique de la cité phocéenne à Rome pour solliciter une aide contre les Ligures et les Oxybiens en 154 avant J.-C. De plus ces peuples sont mal connus par les auteurs antiques. Cela découle de la complexité ethnique même des Ligures qui interpelle Strabon les localisant tant en Espagne qu'en Italie et en Gaule.
L'ouvrage de cette exposition rappelle l'existence des sites de l'arrière pays et raconte son histoire à travers des œuvres et des objets de la vie quotidienne dont certains ont été mis à jour à l'occasion de récentes fouilles archéologiques. Ces nouvelles conclusions permettent également d'analyser plus objectivement les rapports entre cet arrière-pays et la grande cité phocéenne.

- Xavier DELESTRE, sous la direction de, 15 ans d'archéologie en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 248 p, Ministère de la culture et de la communication, Edisud, 2005, 45€?
Entre 1989 et 2004, l'archéologie en Provence-Alpes-Côte d'Azur s'est distinguée par des découvertes archéolgiques de toute première importance. Pour la réalisation de cet ouvrage, une cinquantaine de spécialistes, acteurs directs de la recherche archéologique, ont été invités par le Service Régional de l'Archéologie (DRAC) à exposer à l'intention du grand public les acquis scientifiques obtenus au cours de ces dernières années ainsi que quelques unes des grandes pistes de recherche qui mobiliseront les archéologues dans l'avenir.
- Claire-Anne de CHAZELLES-GAZZAL, Les maisons en terre de la Gaule méridionale, 232 p, Monographies instrumentum 2, Ed. Monique Mergoil, Montagnac, 1997
« La découverte, par les archéologues français, de l’architecture de terre est récente. C’est sous l’influence de collègues anglais ou allemands que l’on a pris brusquement conscience qu’il pouvait exister, en Gaule, à côté d’une architecture « noble », en pierre, une architecture « commune », en terre, alors qu’une bonne partie de l’humanité vivait et vit encore dans des maisons de briques crues ou de pisé, d’adobes ou de banco, de libn, de tauf ou de chineh ! Claire-Anne de Chazelles-Gazzal fait partie de rares pioniers, qui, comme Armand Desbat à Lyon, militent pour cette reconnaissance de l’architecture de terre, pendant que, de leur côté, certains architectes, dans la lignée du groupe CRA Terre de Grenoble, plaident pour sa renaissance.
Le livre de Claire-Anne de Chazelles-Gazzal est exemplaire à plus d’un titre. Non contente de scruter les traces souvent imperceptibles trouvées en fouille, elle interroge les textes latins, éclairant alors les uns par les autres. Mais surtout, dans une démarche explicitement ethnoarchéologique, elle compare les pauvres vestiges du passé aux rares constructions en terre subsistant encore dans le sud de la France, trouvant en elles des points de comparaison précis qui permettent de mieux comprendre la signification de restes fugaces, aujourd’hui muets.
Sans se laisser rebuter par les aspects techniques – indispensables car la matière ne pardonne pas – tirant profit des méthodes d’analyses récentes, traquant grâce à une érudition sans faille la découverte la plus évanescente sur un chantier ou la moindre allusion au détour d’un rapport de fouille, sachant choisir l’illustration pertinente, elle « révèle » peu à peu, au sens du photographe, avec patience et méthode, un édifice jusqu’alors insoupçonné, mais dont l’évidence s’impose soudain d’elle-même.
Il faut savoir gré à l’éditeur d’avoir accepté dans cette collection nouvelle un livre qui deviendra très vite, à n’en pas douter, un ouvrage de référence ».
Olivier Aurenche, Professeur à l’Université Lyon II

- Christian GOUDINEAU, sous la direction de, Religion et société en Gaule, 224 p, Editions Errance, 2006, 32 €
Grace aux découvertes archéologiques des deux ou trois dernières décennies, notre vision de la religion celtique s’est totalement transformée. Des monuments ont été mis au jour, des rituels se sont révélés, des milliers d’objets ont été recueillis. Loin de se réduire à des cultes naturistes et à des sacrifices sanglants, cette religion – comme toutes celles de l’antiquité païenne – se fondent sur des observations savantes et inspire les conduites sociales. Cet ouvrage offre un vaste panorama des découvertes et des interprétations.


- Michel PY, Les gaulois du Midi, de la fin de l'Âge du Bronze à la conquête romaine, collection "La Mémoire du Temps" dirigée par Jean Guilaine, 288 p., Hachette, 1993, 180 F.
« Lorsque l'on parle des Gaulois, on pense à Vercingétorix, aux Arvernes, aux Udéens, aux Bellovaques, à ''ceux du Nord''. "Ceux du Midi" sont honteux. En effet, pendant que les centre et le nord de la Gaule se soulevaient contre César, les habitants du Midi étaient déjà romanisés depuis soixante bonnes années : ils étaient devenus des "collaborateurs".
L'ouvrage de Michel Py nous fait revivre la longue histoire de ces populations méridionales, des Alpes aux Pyrénées, sur un bon millénaire, depuis la fin de l'Âge du Bronze jusqu'à la conquête romaine. Mais cette histoire n'est pas "classique". A l'image des populations barbares que les contacts avec les Etrusques, les Grecs puis les Romains auraient policées, l'auteur oppose une tout autre vision. Les Gaulois du Midi ne sont pas évoqués ici en fonction des "colonisateurs", mais bel et bien de l'intérieur. On mesure dans ces pages la force des traditions indigènes, leur longue élaboration, la capacité des autochtones à emprunter et à assimiler les connaissances étrangères, sans perdre pour autant leur identité à travers une certaine "résistance culturelle".
C'est donc un ouvrage savant que celui-ci, excellemment documenté, mais dont l'anecdote et l'humour ne sont pas absents. La force, la conviction de l'auteur en font plus qu'un livre d'archéologie; c'est aussi un nouveau regard sur la façon d'aborder et de penser la plus ancienne histoire des populations méditerranéennes par rapport aux puissants de l'époque : la Grèce et Rome.
Jean GUILAINE

Archéologue, directeur de recherche au C.N.R.S., Michel Py effectue des recherches en Languedoc depuis vingt-cinq ans et connait la protohistoire du sud de la Gaule mieux que quiconque.


A suivre ....


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Hôtel de Marignane à Aix-en-Provence

Hôtel de Marignane à Aix-en-Provence
rue Mazarine, acheté en 1745 par Joseph-Marie de Covet. C'est dans cet hôtel qu'Emilie de Marignane fut compromise par Mirabeau